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Sur les routes Sichuan-Tibet

2019-10-12 10:57:00 Source:La Chine au présent Auteur:LI XIAODONG
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Logements des villageois du district de Yajiang
 
En 1950, l’Armée populaire de Libération (APL) a entrepris la construction de deux routes pour relier Chengdu (capitale de la province du Sichuan) à Lhassa (capitale du Tibet), l’une au sud et l’une au nord. Ces deux routes, la route nationale 318 et la route nationale 317, également appelées route sud Sichuan-Tibet et route nord Sichuan-Tibet, se rejoignent à Garze. Elles traversent de magnifiques paysages et constituent deux axes vitaux pour le développement économique de la région du Tibet.  
 
Deux axes vitaux pour la région  
 
Aujourd’hui, lorsqu’on parcourt la vallée de la rivière Dadu en passant par le mont Erlang, on peut se faire une idée de l’histoire du développement des transports dans l’ouest de la Chine.  
 
Une ancienne section des routes Sichuan-Tibet construite par l’APL et traversant le mont Erlang existe encore. À l’heure actuelle, elle n’est plus empruntée que par des bergers, des gardes forestiers et des randonneurs. Avec ses hauts sommets et ses vallées encaissées, le mont Erlang constitue la limite entre le plateau Qinghai-Tibet et la plaine de Chengdu. La pluie et la neige y sont abondantes. La traversée du mont Erlang est particulièrement difficile.  
 
Li Xianhong, chauffeur routier, parcourt les routes entre le Sichuan et le Tibet depuis 1994. Le trajet entre les deux régions nécessite en moyenne une dizaine de jours. Une fois, à cause d’un affaissement dans la montagne, il est resté bloqué pendant 48 jours. Mais il reconnaît que ces routes sont essentielles pour les populations qui vivent dans ces régions.   
 
Le canton de Drubanang, situé dans le district de Batang dans la préfecture de Garze, se trouve au bord de la rivière Dadu ; le Tibet se trouve de l’autre côté de la rivière. Les habitants du canton de Drubanang dépendent des denrées alimentaires qui arrivent par la route sud Sichuan-Tibet. C’est aussi par cette route que les produits agricoles de Drubanang sont exportés, un commerce qui fait vivre les habitants de la région. La construction de cette route a débouché sur la création de nombreux emplois liés au transport et à la réparation de véhicules. Drubanang est ainsi sorti de l’isolement, s’engageant sur la voie de la modernité.   
 
En décembre 2018, un glissement de terrain a eu lieu près du fleuve Jinsha, ce qui a conduit à la formation d’un lac et à la destruction du nouveau pont et du vieux pont qui traversaient le fleuve Jinsha. La route a également été endommagée et l’accès à la zone a été coupé. Mais grâce à une intervention rapide, un pont temporaire en acier a été construit sur le fleuve Jinsha. Les routes endommagées ont ensuite été réparées. La vie a repris son cours. Gerong Zhuzha, 66 ans, habite à Drubanang. Il a été le témoin de l’évolution des routes Sichuan-Tibet. « La route qui passe à proximité de nos maisons est très importante pour nous ; sans elle, nous ne pourrions pas mener la vie que nous menons aujourd’hui ! », s’exclame-t-il. Deux nouveaux ponts vont être construits sur le fleuve Jinsha, ce qui mettra fin aux restrictions imposées sur le pont temporaire qui empêchent aux poids lourds de circuler.   
 
Autrefois, le village de Bogexi, dans le canton de Jiaying dans le district de Batang, se situait à 4 600 m d’altitude. Aucune route ne permettait d’y accéder, et les villageois, pour s’approvisionner en céréales et en sel, devaient marcher pendant trois jours et dormir dans les montagnes. En plein hiver, il était impossible de sortir du village. Lorsque le gouvernement central a lancé l’assistance ciblée aux démunis, les habitants ont décidé de déplacer le village dans un endroit plus proche du chef-lieu du district, le long de la route sud Sichuan-Tibet. Après ce déménagement, Cinai, un habitant du village de Bogexi, a loué une voiture et s’est lancé dans le transport de passagers. Cela lui rapporte jusqu’à 3 000 yuans par mois. Sa famille vit désormais au-dessus du seuil de pauvreté. Grâce à cette route, son enfant, qui est scolarisé dans une école située de l’autre côté de la montagne, peut rentrer chez lui tous les jours.   
 
Le développement des infrastructures de transport est la condition fondamentale du développement de la région tibétaine. Depuis la fondation de la Chine nouvelle, les gouvernements, à différents échelons, ont fourni de gros efforts pour améliorer le transport dans cette région. Les routes reliant le Sichuan au Tibet ont été réparées et améliorées. De grands travaux de rénovation et d’agrandissement ont été menés. En 2001, le tunnel du mont Erlang a été mis en service, ce qui a considérablement raccourci le temps nécessaire à la traversée du mont. Ces dernières années, d’autres tunnels ont été mis en service, ce qui permet de circuler également en hiver. Des travaux de rénovation sont actuellement en cours sur la section Mangkam de la route sud Sichuan-Tibet. Une fois ces travaux terminés, la conduite sera moins dangereuse et plus agréable.   
 
Kangding est aujourd’hui desservi par une autoroute qui permet de relier Chengdu en trois heures alors que ce trajet nécessitait autrefois une journée entière. Des aéroports ont été construits à Kangding et Qamdo, rendant la région beaucoup plus accessible aux voyageurs.   
 
Un projet de construction de chemin de fer pour relier le Sichuan au Tibet est actuellement à l’étude. Certains travaux-clés devraient être amorcés avant la fin de l’année. Le Sichuan et le Tibet seront ainsi reliés par des routes, des voies de chemin de fer et des lignes aériennes, et le Tibet sera plus étroitement lié au reste du pays. 
 

 

Des voies qui contribuent à la prospérité de la région   
 
Le long de la rivière Yalong, la route sud Sichuan-Tibet traverse le district de Yajiang. Elle permet de transporter les ressources provenant des vallées qui entourent Yajiang et de faire vivre les paysans de la région. Pour tirer profit des facilités de transport, le district a également décidé de développer une ferme de production de champignons matsutakes, ce qui a généré la création de plusieurs centaines d’emplois. Linima habite dans le village de Pamuling, dans le district de Yajiang. Il est satisfait de son emploi dans la ferme de matsutakes. Son travail consiste à classer et emballer les champignons, ce qui lui rapporte jusqu’à 200 yuans par jour.   
 
Parallèlement, le district de Yajiang a mis en place des coopératives pour les foyers de 30 villages pauvres et leur a donné un fonds de soutien de 10 millions de yuans. 1 980 foyers sont ainsi sortis de la pauvreté.   
Selon Li Hu, qui a investi dans la ferme de champignons, la ferme fonctionne depuis cinq ans et les investissements continuent d’augmenter parce que les rendements sont excellents et que les conditions de transport ne cessent de s’améliorer. « Nos conserves de champignons et nos champignons séchés sont exportés vers la Russie. »  
 

   

De magnifiques paysages   
 
Les régions traversées par les routes Sichuan-Tibet, habitées par des ethnies minoritaires, offrent de superbes panoramas sur des paysages de hautes montagnes sillonnées de rivières.   
 
Les routes Sichuan-Tibet, parfois qualifiées de « plus belles promenades de Chine » relient le mont Erlang, le mont Zhedo, le mont Gaoersi et le mont Jianziwan, en traversant les fleuves Jinsha, Lancang et Nujiang. Les vallées, les hauts sommets, les pâturages et les glaciers constituent un paysage unique de toute beauté. Chaque année, des millions de voyageurs choisissent d’emprunter les routes Sichuan-Tibet. Le tourisme y a d’ailleurs largement prospéré : on trouve le long des routes de nombreux hôtels familiaux, des sites qui proposent de découvrir le folklore, des plates-formes pour observer les paysages et de charmants villages. Les habitants bénéficient d’ailleurs largement de l’essor du tourisme le long de ces routes.   
 
Il y a dix ans, le village de Xianggezong, qui s’étale au pied du mont Jianziwan, dans le district de Yajiang, était très fréquenté par les randonneurs et les cyclistes en raison de sa situation géographique. À cette époque, Buzhu, un habitant de ce village, recevait souvent ces voyageurs, leur offrant du thé tibétain au beurre salé, leur proposant de se réchauffer près du feu ou d’assister à une représentation de danse tibétaine. De nombreux visiteurs l’ont encouragé à ouvrir un hôtel familial. Buzhu a donc décidé de transformer sa vieille maison tibétaine en auberge. Avec ses tarifs relativement bas, l’auberge a rapidement attiré les touristes, recevant jusqu’à 30 personnes par jour pendant la saison haute ; petit à petit, elle est devenue un repère prisé des voyageurs et Buzhu a pu faire construire deux nouvelles maisons pour agrandir l’auberge.   
 
Dans l’auberge de Buzhu, des bannières de groupes de cyclistes sont accrochées un peu partout. Les murs sont couverts de messages et de dessins. Dans les nombreux livres d’or, on peut lire les mots de remerciement rédigés par les voyageurs à l’attention de Buzhu et sa famille ainsi que de nombreux commentaires sur leur voyage dans la région.   
 
Les magnifiques paysages de montagnes enneigées, de glaciers et de pâturages sont un véritable atout pour cette région qui attire beaucoup de visiteurs. Grâce au tourisme florissant, les petits villages de montagne comme Xianggezong sont désormais prospères.   
 
Sur la route de Garze, des plates-formes panoramiques, des parkings et des toilettes ont été aménagés à chaque col pour rendre le voyage plus agréable. S’étendant sur un millier de kilomètres, les routes Sichuan-Tibet sont un parfait exemple du développement du tourisme dans la région du Tibet, et les amoureux de beaux paysages ne regretteront certainement pas le détour.
 
*LI XIAODONG est journaliste du quotidien Guangming Daily.
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