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La belle vie grâce à la plantation des théiers

2018-10-31 16:07:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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法语词典
L’autoroute Hangzhou-Ruili traverse le district de Meitan, ce qui facilite
le transport des habitants du village de Hetaoba. (HOU GANG)
 
 
Narrateur : CHEN TINGMING TEXTE : MA LI, membre de la rédaction

 

Je m’appelle Chen Tingming, j’ai 56 ans, et j’assume actuellement les fonctions de secrétaire de la cellule du Parti pour le village de Hetaoba du district de Meitan dans la province du Guizhou.

 

Depuis ma première charge comme directeur adjoint du comité des villageois en 1990, je travaille au même endroit depuis 28 ans. Au cours de ces années, les villageois se sont débarrassés de la pauvreté et ils mènent désormais une vie heureuse grâce au développement de l’industrie du thé. Mais pour le dire en un mot : il y a encore de nouveaux changements chaque jour.

 

Il y a 40 ans dans notre village, le revenu annuel par habitant n’était que d’une dizaine de yuans, mais maintenant ce chiffre a atteint 16 400 yuans ; auparavant on n’avait pas assez de nourriture et il n’y avait pas de moyens de transport, mais maintenant chaque foyer dispose d’une voiture et presque tout le monde gère sa propre affaire.

 

Les jours difficiles

 

En automne 1978, j’étais en première année au lycée. À ce moment-là, ma famille était très pauvre, d’autant plus que ma mère était malade. Tout le fardeau de la famille incombait ainsi à mon père, y compris les frais scolaires pour mon frère cadet et moi.

 

« Hetaoba subissait souvent la sécheresse ; la patate douce et le maïs constituaient la principale nourriture, mais la production était insuffisante pour les villageois ; il fallait escalader des montagnes pour prendre de l’eau potable ; les hommes partaient travailler ailleurs, et peu de femmes en dehors du village souhaitaient se marier avec les habitants locaux… » Voici une description sur le véritable portrait du village de Hetaoba dans les années 1970.

 

À cette époque, il fallait huit yuans pour subvenir à mes besoins à l’école chaque mois, mais mon père ne pouvait toujours pas les fournir. Il était obligé d’emprunter de l’argent auprès des proches et des voisins. Une image est toujours gravée dans ma mémoire : le torse nue, des chaussures usées aux pieds, mon père marche dans les montagnes et porte du tabac séché et du gingembre avec une palanche pour les vendre dans un bourg à une dizaine de li (unité de longueur chinoise, qui égale 1/2 km). Après avoir vendu ces produits agricoles, il ne restait pas beaucoup d’argent, car il fallait rembourser d’abord les proches et les voisins. En fait, il s’agissait d’une situation banale dans le village de Hetaoba : toutes les familles étaient pauvres et tout le monde vivait dans la misère.

 

Une décennie décisive

 

J’ai terminé mes études secondaires en 1981. À l’époque, le système de responsabilité forfaitaire pratiqué au niveau du foyer était déjà appliqué dans notre village. La terre entre nos mains, le niveau de vie des villageois s’améliorait un peu, mais pas beaucoup, du fait que la production des céréales restait faible en raison de l’infertilité des sols. La même année, He Dianlun, alors secrétaire de la cellule du Parti pour le village, a introduit, depuis l’Institut de recherche sur le thé de Guizhou, des jeunes théiers de bonne qualité. Après deux ans d’essai, il a trouvé que l’industrie du thé pourrait devenir une nouvelle voie pour augmenter les revenus des villageois.

 

En 1983, la plantation des théiers a été diffusée dans le village de Hetaoba. Étant parmi le très petit nombre de villageois ayant un diplôme d’études secondaires, j’ai été choisi par He Dianlun comme directeur adjoint de l’union économique du village, pour l’assister à dynamiser l’économie locale du thé.

 

Avec ma participation aux dépenses familiales, la vie de notre famille s’est améliorée. Je suivais mon père pour élever des cochons et pour cultiver du tabac, des légumes et du gingembre. Malgré de grandes difficultés, on pouvait en fin de compte gagner de l’argent. Tout le monde disait que le monde avait changé. En effet, les mesures pour dynamiser l’économie étaient sans cesse renforcées à l’intérieur du pays.

 

En 1985, j’ai démissionné de mes fonctions de directeur adjoint de l’union économique du village. La même année, je me suis marié. Une vielle maison de 12 m2 et un lit avec deux couvertures étaient tous mes biens familiaux. Cette année-là, les villageois commençaient successivement à élargir la zone de plantation des théiers après avoir constaté les bénéfices économiques apportés par cette industrie. En plus d’un mu (qui équivaut à 1/15 ha) de terre, j’ai loué trois mu de terre pour planter les théiers. Du fait que les feuilles de théier ne peuvent être récoltées qu’après trois ans de croissance et que je n’avais pas de terre pour cultiver les légumes et les céréales, je revendais le gingembre et les cochons vivants pour gagner ma vie, dans les conditions que le marché permettait.

 

En 1986, ma fille est née, et en 1988, mon fils est né. Mes théiers ont également accueilli la première récolte. J’ai gagné 7 000 yuans seulement par la cueillette et le traitement du thé. Avec d’autre gains, mon revenu total a dépassé 10 000 yuans cette année-là ! En effet, il s’agit d’un chiffre rare pour une famille chinoise à cette époque. Je me souviens clairement que la majorité des 300 foyers de notre village ayant planté des théiers avait réalisé un revenu similaire.

 

En 1989, de nombreux produits de marque et populaires sont apparus chez nous, entre autres, le vélo « Forever », la montre « Shanghai », la machine à coudre « Mifeng » et le magnétophone « Yanwu ». Des jours difficiles à une vie satisfaisante, le village de Hetaoba n’a eu qu’à traverser une décennie pour réaliser ce changement. Et c’est exactement cette décennie où la croissance chinoise a connu son essor grâce à la politique de réforme et d’ouverture du pays.
 
 
Chen Tingming, secrétaire de la cellule du Parti du village de Hetaoba (YU JIE)

 

Des efforts inlassables

 

En 1993, j’ai été élu directeur du comité des villageois par les habitants du village de Hetaoba. Sous la direction du secrétaire de la cellule du Parti d’alors, He Dianlun, l’industrie du thé dans le village ne cessait de se développer, et notre village est devenu le premier village du thé dans le district de Meitan.

 

Au mois de juillet 1996, j’ai succédé à l’ancien secrétaire et commencé à assumer les responsabilités de secrétaire de la cellule du Parti du village de Hetaoba. Après avoir pris mes fonctions, je me suis fixé une règle : il faudrait agir conformément à mes fonctions, poursuivre le chemin indiqué par mon prédécesseur, continuer d’attacher une importance particulière sans relâche à l’économie et parvenir à de nouveaux accomplissements.

 

Cette année-là, la superficie de la plantation des théiers du village a atteint 1 350 mu, soit 0,6 mu par habitant, et le revenu annuel net par habitant a été de 2 200 yuans. Pour augmenter les revenus des villageois, Hetaoba a rétabli un plan de développement de l’industrie du thé et a convenu avec les habitants que « les théiers seront plantés partout où le sol serait adapté à la culture du thé ».

 

Les villageois ont réagi favorablement : en 2012, le village de Hetaoba comptait 807 foyers, soit 3 347 personnes, la superficie totale des plantations de théiers s’élevait à 8 380 mu, soit 2,5 mu par habitant, et la superficie moyenne par foyer a dépassé 10 mu. Le revenu annuel net par habitant a atteint 8 300 yuans, dont 85 % provenait de l’industrie du thé.

 

De 2001 à 2011, trois grandes entreprises leaders provinciales ou municipales et 35 usines de traitement du thé ont été créées dans le village. Le village a également créé une entreprise de thé de propriété collective et a installé une chaîne de boutiques à Beijing, à Shanghai et à Shenzhen. Après des années de développement, Hetaoba est devenu à juste titre le « premier village de thé écologique à l’ouest de la Chine ».

 

En 2010, notre famille a emménagé dans une nouvelle maison de 120 m2. J’ai dépensé plus de 70 000 yuans pour acheter une voiture. À cette époque, presque toutes les familles possédaient une voiture.

 

La vie heureuse

 

Ce que le peuple veut est notre objectif.

 

Depuis 2012, plus de 600 maisons ont été reconstruites et rénovées dans le village. La construction des infrastructures a été renforcée pour offrir aux villageois un environnement confortable. Nous avons également établi des associations telles que le syndicat, le comité responsable de l’enfance, l’association des femmes, des équipes de jeunes volontaires et des patrouilles volontaires. Nous avons mis en place et amélioré le système de gouvernance autonome des villageois, ainsi que leur capacité à participer à la vie politique.

 

Avec le développement du tourisme rural et de l’économie du thé, la production annuelle de tout le village de Hetaoba a dépassé 230 millions de yuans en 2017 et le revenu annuel par habitant a atteint 16 400 yuans.

 

Grâce à la modernisation de l’industrie du thé, le village de Hetaoba a véritablement atteint son objectif : chaque ménage possède quelque mu de théiers et chaque foyer gère sa propre affaire. À l’heure actuelle, le village compte quatre grandes entreprises leaders provinciales et municipales, et plus de 80 usines de traitement du thé. La production annuelle du thé séché s’élève à un million de kilos, et le thé est vendu dans les grandes villes chinoises, voire sur le marché européen. La valeur de la production du thé a atteint 100 millions de yuans.

 

Aujourd’hui, le village de Hetaoba dispose de paysages pittoresques, ses habitants sont honnêtes et simples et son industrie du thé est solide. Nous avons développé un tourisme de loisir éco-agricole sur la base de l’industrie du thé. Les habitants urbains peuvent voyager vers notre village pour profiter des paysages des plantations de théiers et de l’air frais.

 

Avec la plantation de théiers, nous arrivons à vivre la vie que nous voulons.

 

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