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Le
Parti communiste chinois est déterminé à émanciper
la pensée
Quand M. Zhou Baosheng a quitté son emploi dans une usine d'engrais d'État et est devenu agriculteur, en 1979, la vie meilleure dont il rêvait se limitait encore à son village natal démuni de la province du Hubei, en Chine du Centre. M. Zhou est devenu chef du village et a fait exploiter sous contrat par chaque famille les terres cultivables de la collectivité. Cette année-là, le village, qui compte seulement 50 familles, a récolté un record de 175 000 kg de céréales. À partir de 1981, M. Zhou a également contracté une mine de charbon et au moins 10 autres usines devant alimenter la croissance économique locale pour les 12 ans à venir. Au début des années 1990, l'essor des nouvelles technologies a convaincu M. Zhou d'attirer plus de professionnels à travers le pays. Aujourd'hui, les habitants du village de Guanqiao ont un revenu annuel par habitant de 12 000 yuans (1 540 dollars US), soit trois fois plus que la moyenne nationale de 3 587 yuans (460 dollars US) par an pour les agriculteurs chinois.
« L'instrument magique » M. Zhou attribue ce succès à la politique de réforme et d'ouverture de la Chine. Délégué au XVIIe Congrès du Parti communiste chinois, il a sa propre interprétation du rapport du président Hu Jintao. Dans son rapport au Congrès du Parti, M. Hu a dit que l'émancipation de la pensée était « l'instrument magique » et que la réforme et l'ouverture étaient « un moteur puissant » du développement du socialisme à la chinoise. L'émancipation de la pensée, avancée par l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping, a joué un rôle majeur dans la croissance miraculeuse de la Chine au cours des 29 années de réforme et d'ouverture, selon M. Zhao Zhongshe, secrétaire du Parti de la ville de Danzhou, dans la province de Hainan. Deng Xiaoping, qui est décédé en 1997, a été l'architecte principal de la réforme en Chine, en libérant, à la fin des années 1970, certaines régions côtières des chaînes de la pensée conventionnelle en matière de développement, leur permettant ainsi de s'enrichir d'abord pour conduire la nation entière vers la prospérité. Aujourd'hui, l'héritage de Deng Xiaoping, transmis par les présidents Jiang Zemin et Hu Jintao, a transformé l'économie chinoise stagnante en quatrième économie mondiale.
« Une ouverture plus large »
Le rythme d'ouverture de la Chine est stupéfiant, a dit l'un des délégués en se rappelant du XIIe Congrès du Parti, tenu en 1982. Jusqu'à il y a dix ans, les sujets concernant les droits, la démocratie et même la protection de l'environnement étaient considérés comme appartennant à « l'idéologie capitaliste », se rappelle le délégué Zhang Zhijun, qui travaille à la promotion des échanges internationaux du Parti. Même le rapport sur la qualité de l'air, lancé en 1997, était un sujet controversé, car certains pensaient qu'il ne menait pas à la stabilité sociale. « Aujourd'hui, nous pouvons discuter ouvertement de l'environnement, des droits ainsi que de tout autre problème », déclare M. Zhang. Il a indiqué par ailleurs d'autres domaines où le mode de pensée conventionnel mettait toujours un frein à une croissance équilibrée. « Certains officiels considèrent toujours le PIB comme la seule mesure de leur performance » regrette-t-il. Pourtant, les conséquences d'un développement non planifié est comme une maladie chronique, prévient M. Zhang. «Tout le monde est d'accord sur le fait que le mode de croissance doit être revu et qu'il faut abandonner le culte du PIB pour un mode de développement plus durable, équilibré et écologique. Mais nous devons pour cela faire avancer les réformes structurelles.» Alors que tous les yeux sont rivés sur la future nouvelle direction devant sortir de l'actuel Congrès du Parti en cours, la plupart des gens attendent de la réunion quinquennale de mettre en avant des lignes directrices innovantes pour le développement futur de la Chine, « notamment en ce qui concerne les réformes structurelles du secteur politique », a écrit dans un commentaire Mme Hu Shuli, rédactrice en chef de Caijing, le journal financier le plus vendu. « La réforme du secteur politique en Chine tire de larrière par rapport au secteur économique, ce qui résultet de sa complexité et de sa subtilité », a-t-elle écrit. « Par ailleurs, certaines incompréhensions et préoccupations indésirables font stagner son processus ». (XINHUA)
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